[Archives] Décès et obsèques d'Eros

Erosleheros a écrit:: Ce jour là, comme d’habitude, Eros se leva un peu avant le soleil et se rendit à la maison de prière. Il avait reçu une invitation de Rehael l’Evêque de Nîmes, Vicaire Général de Narbonne et Nonce Apostolique honoraire, à l’archevêché de Narbonne. C’était bien la première fois qu’Eros était invité en cet endroit où il avait coutume de se rendre en tant qu’accusé. Cependant, il tardait à répondre à cette invitation comme il tardait à traduire la nouvelle version des apocryphes cathares. Eros n’avait plus la force de défendre le droit d’avoir un curé à Carcassonne ; ou même d’expliquer que la communauté fait la prospérité dans ce monde cruel des royaumes renaissants.
Eros sentait l’âge l’affaiblir et cela l’amenait à se rapprocher de Dieu plutôt qu’à espérer durer encore longtemps en ce monde. Il était cependant encore en bonne santé malgré qu’il avait passé l’âge de raison. Si Eros ne connaissait pas avec exactitude sa date de naissance; il est juste de dire qu’il a déjà passé quarante cinq printemps au moins. Il pourrait cacher sa cinquantaine mais personne ne pourrait le jurer.

Dans la maison de prière, Eros pria avant que le soleil ne se lève et inonde le monde de sa lumière. Eros ne devinait pas qu’il était arrivé au bout du chemin, il était dans un état de plénitude qui lui devenait coutumier à force de se détacher de l’avoir, de la matière et donc du mal. C’est le cœur joyeux, à l’arrivée du soleil, qu’il se rendit au verger pour y cueillir quelques fruits; oubliant, du reste et à nouveau, ses obligations de représentants du culte des cathares renaissants.

Arrivé au verger, il prit le temps de choisir les fruits qu’il allait cueillir. Une belle grappe de bons fruits murs, au sommet d’un arbre, attira son attention. Les laisser un jour de plus sur l’arbre reviendrait à les gâcher. Eros posa donc son échelle en vue d’atteindre la grappe de fruit. Malheureusement l’échelle trop usée se brisa. La chute fut mortelle. La nuque s’y brisa ainsi que d’autres membres. Les côtes auraient, par ailleurs, perforés certains organes sous le poids de la chute. « Mort sur le coup », dira un médecin venu en hâte. Le visage inerte d’Eros était souriant et ses yeux étaient fermés. « Il n’a pas eu peur », rajouta le médecin pour rassurer les premier cris et pleurs quand tous avaient compris ce qu’il venait de se passer.

Les bons croyants de Carcassonne et ceux vivants alentour dans les campagnes alentours, arrivèrent rapidement pour porter le corps du bonhomme à la maison de prière. Ces derniers pleurait aussi, mais de tristesse pour eux même. Ils savaient qu’Eros avait rejoint le soleil mais ils pleuraient car il allait leur manquer. Cet évènement soudain ne pouvait qu’être ressenti comme une tragédie pour ceux qui restait de ce monde. Si la mort est la libération du cathare, elle n’en reste pas moins un évènement douloureux pour tous.

Les fidèles nettoyèrent et habillèrent la dépouille mortelle d’Eros. Puis, ils le placèrent sur son lit dans mort. Les hématomes avaient été maquillés et Eros semblait dormir en souriant. La chambre mortuaire était ainsi aménagé et ceux qui le désirait pouvait rendre un dernier hommage au bonhomme.

°°Ozouma°° a écrit:: Ozouma. Deux ans de douleurs et de souffrances. Deux ans éteints pour lui. Il était entré en la cité de Carcassonne pour retrouver sa ville où il avait si longtemps vécu avec beaucoup de monde. Ce malheureux monde n'était probablement plus là après tout ce temps d'absence. Il avait connu énormément de monde ici, mais il partit... loin d'ici pour une raison qu'il ne révéla jamais.
Il avait suivi les événements au vergé de Carcassonne. Ce verger où il passait ces journées sans travail à y cueillir des fruits pour pouvoir manger ou les revendre sur le marché. Cela lui rappelait aussi un jeu qu'il avait organisé dans le vergé quand il était le résponsable aux divertissements de Carcassonne.
Il était content de retrouver cette ville, où tout lui avait été facile. Mais ce jours ci, Le Très Haut avait décidé qu'il ne soit pas très heureux en prenant Eros de lui. Eros, cet homme qu'il avait connu il y a bien longtemps. Bien qu'il ne le connaissait pas, il l'aimait bien, après tout. C'était un bon ami.
Il resta un moment près de son corps, bien préparé. Cette nouvelle l'attristait tant qu'il n'avait pas fait attention à ses anciens amis qui ne le reconnaissait sans doute plus.

Tybos a écrit:: Tybos, en entendant la nouvelle lâcha tout ce qu'il était en train de faire et accouru à la Maison de Prière.
Il y vit Eros, allongé, l'expression de son visage en disait long sur ses derniers instants. Cet homme avait été heureux.
Cette vision lui mit du baume au cœur mais il ne put réprimer la tristesse qui l'emplissait. Cet homme avait été pour lui un guide, un mentor et l'homme qu'il était devenu était pour beaucoup redevable à Eros, son héros.

Tybos s'assit sur un banc de la Maison de Prière et tout en regardant la dépouille d'Eros, il se mit à repenser à ces années passées à Carcassonne, à toutes les belles choses qu'il avait pu vivre dans cet endroit merveilleux avant tout pour les hommes et les femmes qui le peuplent.
Puis ses idées commencèrent à se brouiller, il se prostra et commença à méditer...
Dans un souffle, certains purent entendre une phrase si courte mais tellement pleine de sens : Merci Eros ...

zagelle a écrit:: Cela faisait des mois qu'on n'avait pas vu Zagelle à Carcassonne. Depuis sa démission soudaine de son dernier poste de conseillère comtale, elle s'était enfermée à Vergèze, on l'avait dit longtemps malade... Cela faisait quelques temps qu'elle sortait à nouveau de chez elle, mais elle n'était pas retournée à Carcassonne. Pourtant, quand elle fut au courant de la mort d'Erosleheros, elle fit préparer une petite voiture, confia sa fille à sa nourrice, et partit rapidement pour Carcassonne. Il y a des personnes qui comptent dans la vie, et même si cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait vu ou discuté avec le diacre cathare, même si elle n'avait pas partagé sa religion, elle se devait d'être présente. Eros était une figure de Carcassonne... Les souvenirs affluaient en sa mémoire, comme le fameux CCC... Tout cela était si lointain ! Ils avaient partagé beaucoup de choses à Carcassonne, car Eros avait donné beaucoup de choses à la ville. Penser au passé lui rappela d'autres figures de la ville, mortes, disparues, ou vivantes... Eros méritait de belles funérailles à Carcassonne, mais elle ne connaissait pas le culte cathare. Quoi qu'il serait décidé, Zagelle serait là, pour ce vieil ami.

Rekkared a écrit:: Rekkared séjournait à Carcassonne lorsqu'il apprit la mort d'Eros. Il se dit que les choses tombaient bien mal, juste au moment où il s'apprêtait à lui rendre visite...
Mais les choses étaient ainsi faites qu'il le reverrait, certes, mais mort. Il assisterait, voire, participerait volontiers aux obsèques de ce Bon Homme qu'il appréciait tant.

nane94140 a écrit:: Nane est à Montpellier quand la nouvelle l'atteint un petit pigeon discret dont elle ne connait pas l'origine lui apporte la Nouvelle
Eros cet ami trop rare a fait une chute mortelle. C'est le cœur serré qu'elle prépare son retour pour assister aux obsèques de cet homme bon qu'elle aimait bien.

Sosaya a écrit:: Sosaya entendu la nouvelle qui courrait sous la halle...
Encore un grand homme qui s'en va se dit elle.
Elle ne l'avait pas revu depuis son retour mais c'est des images anciennes qui lui revinrent à cette annonce : son arrivée à Carcassonne et la présence très amical de l'homme. Elle espérait juste qu'il soit heureux et qu'il n'est pas souffert.

Bonne croyante a écrit:: Dans l’après midi une bonne Croyante sortit de la maison de prière. Elle se rendit au verger et joua longuement de la vielle afin d’aider l’âme d’Eros à rejoindre le soleil. Sur ce temps, un véritable public l’entourait et se rassurait de ces notes mélodieuses.
La bonne croyante dit alors :
« Citoyens de Carcassonne, faites le bien comme l’aurait aimé Eros. Enrichissez vous ensemble, au lieu de spéculer sur la misère. La bonne fin est une mort heureuse et, même si je verse des larmes, nous croyons tous qu’Eros à rejoint le divin soleil où Christos nous attends.
Bientôt son corps sera remis à la terre comme une poussière par son filleul Gurgald. Tous, Cathares et Aristotéliciens, sont bienvenus à ces obsèques.
Bonhomme Eros sera inhumé dans la simplicité et l’humilité qui sied à son rang. Merci à vous d’être là pour marquer votre sympathie, nous qui l’aimions sans oser le toucher. »
Puis la Bonne croyante éclata en sanglot, s’excusa et s’en retourna à la maison de prière. Elle avait soudain comme honte d’avoir osé déclaré son amour pour le pieu bonhomme mais, néanmoins, elle se sentait apaisée d'avoir chantée son chagrin.

Aymerssende a écrit:: Abasourdie par la nouvelle, Aymerssende avait laissé son ouvrage et s'était rendue à la maison de prière pour rendre un dernier hommage à Eros, un homme qu'elle estimait beaucoup...
Elle suivit la petite procession qui se rendait au verger pour écouter pleine d'émotion la musique jouée par la Bonne Croyante... Cette dernière avait fait aussi un petit discours très touchant.

Rekkared a écrit:: Rekkared rendit hommage à Eroslehéros. Il savait que ce dernier avait reçu le consolament et qu'il était depuis devenu Bon Homme. Ainsi, Rekkared espérait-il qu'Eroslehéros puisse se réincarner un jour en un autre corps, car les Cathares ne croyaient-ils pas à la métempsycose ?

Apollina a écrit:: Apollina avait entendu la triste de nouvelle de la mort de Eros.
Elle arriva de suite sur les lieux,on voyait sur son visage la peine qui la miner et la consumer.
Elle ne l'avait pas réelement connu mais le peu de fois qu'elle avait parlé avec lui,elle savait qu'il était un homme bon et gentil une personne qui aimé rire et s'amuser
Elle maudissa l'ange de mort venu chercher cette homme.
Eros avait marqué la mémoir d'Apo et il y restera encrée à jamais.

Dratus a écrit:: C'est une Dratus amaigrie et affaiblie, les yeux rougis par la fatigue qui se présente à la maison de prière.
Le tumulte inhabituel dans la maison de prière, les quelques mots qu'elle a entendu dans la rue en sortant faire ses achats quotidiens, lui ont fait bien vite comprendre la situation.
Elle se présente à son tour devant le corps sans vie de son ami, son confident....
En digne représente de la foi Cathare dans laquelle Eros l'a guidée, elle retient ses larmes et serre les poings.
Pensant que les mots sont maintenant moins utiles que les prières, elle s'agenouille près de la dépouille et sur la pierre glacée entre dans une longue longue prière.
A la fin elle se relève, dépose un ultime baiser sur le front glacé comme le marbre de celui qui fut pour elle un exemple.
Ne pouvant plus retenir ses larmes et devant retourner veiller Gurgald encore malade, elle s'éclipse, laissant couler les larmes de son chagrin dans la solitude de sa maison.

Alazaïs a écrit:: Domaine d'Ambricourt, ARTOIS:
Le pigeonnier était toujours ouvert pour les messagers ou les volatiles de passage. Ici, il y avait toujours de quoi manger...

Un pigeon blanc comme la neige y arriva le matin du 24 mars... Léon, le majordome et seul employé du domaine, l'avait déjà vu tournoyer plus tôt au dessus d'Azincourt, à 3km de là... Quand il le vit entrer dans le pigeonnier, il alla voir s'il était porteur d'un message...

Après avoir récupérer le parchemin, il le porta à Alazaïs Montbazon-Navailles, qui travaillait dans son Bureau... Elle le déroula et pleura à la lecture de son contenu... Elle fit signe au majordome de la laisser seule.

Eros, son mentor, celui qui l'avait faite Bonne-Femme, était parti rejoindre le Seigneur. De cela, elle était sure... Mais, il était encore tôt, trop tôt! Elle avait encore tant à apprendre, il y avait encore tant d'ouailles à mener vers la Vertu et elle était si loin...

La nouvelle avait si mit longtemps à lui parvenir... Jamais elle ne serait à tant à Carcassonne pour lui rendre l'hommage qui lui était dû!!! Elle devait immédiatement écrire au Bon-Homme Fregedaire et au bon croyant Gurgald...

Gurgald a écrit:

Deux jours après son décès, au petit matin, le corps d’Eros fut posé sur une charrette dans un lit de paille affectueusement aménagé. Il était vêtu de ces simples haillons tels qu’il est venu en ce monde. Un petit cortège de bon croyant et quelques amis étaient là.

J’avais tout fait selon les vœux d’Eros. J’étais anéanti mais je m’appliquais au devoir de l’inhumer dignement. Ne m’étant jamais caché de ma confession cathare, même lorsque je fus Coms, la petite communauté était venue me trouver pour officier l’enterrement. Bien que je ne sois pas bonhomme, je suis considéré comme fils mineur d’Eroslehéros et donc j’ai la possibilité d’officier un enterrement. J’en étais le premier étonné. Ma foi, à vrai dire, ne dépassait pas vraiment le domaine du ressenti. Mais, mettez vous à ma place, comment aurais je pu refuser?

A la lecture des vœux d’Eros je fus étonné, rassuré et ému; le bonhomme y était fidèle à lui-même.

Me voici donc guidant les fidèles vers le lieu qu’Eros avait choisit pour la célébration de sa mort. C’était une de ces églises isolées, abandonnées et détruites par les In Tenebris. Bien que j’appréhende d’aller en ce lieu, voici qu’il m’apparait comme poétique et auréolé de bien à la lumière du matin.

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Alors que nous étions dans les ruines de l’église, je pris la parole et je dis :

Languedociens, voici que nous perdons un ami qui voulait notre bien. Il a trouvé sa raison d’être sur cette terre Languedocienne. Il a choisit ce lieu pour qu’y soit célébrer la mémoire de ce que fut sa vie. Voici les paroles qui sont les siennes :

Citation :: Voici mon Eglise, dévastée autant qu’inexistante.
Pourtant elle m’a comblée de joie et de sincérité
Sans fardeau j’ai pris le chemin du renoncement
Et par la grâce du bien j’ai vécu dans la simplicité

Puisse la foi vrai se vivre dans ce monde
Puisse les gens de foi s’exprimer en liberté
Chassez de vos cœurs la rancœur et l’immonde
Inspiré par le « sans nom », le vil et mal aimé

J’offre maintenant un dernier et tendre baiser
A celle que j’ai laissée pour rejoindre le divin
Et que je n’ai, finalement, jamais cessé d’aimé
Le doute ne m’a pas épargné jusqu’à la fin

Soyez indulgent lorsque vous parlerez de moi
Je fus un homme qui s’efforça de faire le bien
Malgré mes écarts, je suis resté fidèle à ma Foi
Outre les doutes et la souffrance, cela n’est pas vain

Je vous laisse en paix car je pars en paix
Faites le bien et dieu vous donnera bonne fin
Donnez de vous ce qui est le plus chère
Vivez de Bien et sans attendre Demain

Que dieu vous mène à bonne fin.

Après cette lecture, j’attendis un temps pour que chacun puisse prier et s’exprimer.
Puis, j’ai demandé au cortège de reprendre la route vers la sépulture d’Eros. Il s’agissait d’un petit amas de pierre posé sur les collines de Carcassonne.

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Je pris alors le caillou d’Eros, celui là même qui était témoin des cérémonies qu’il avait célébré, et je le mis dans une bourse en cuir que l’on passa, avec une cordelette, autour de son coup. Ensuite, le corps fut soigneusement déposé dans le caveau, et l’on plaça d’autres pierre pour sceller l’entrer. Ainsi commençait le repos éternelle d’Eros dit « le héros » et connu sous le patronyme du « Bonhomme de Carcassonne ».
Je pris une dernière fois la parole et dis :

Voilà bonhomme, nous t’avons accompagné pour ton dernier voyage dans la simplicité et sans sacrement comme tu le souhaitais. Nous te savons arriver à Bonne fin et nous sommes heureux pour ton âme. Tu nous manqueras et, à l’heure de notre trépas, nous espérons te retrouver dans la lumière de Christos. ..Paix à ton âme mon ami.

C’est à ce moment que je me suis rendu compte que des larmes coulaient sur mes joues. Je me suis tut laissant la place à ceux qui avait encore le courage de dire un dernier mot, malgré l’intense émotion du moment.

Bonne croyante a écrit:: La bonne croyante joua alors de la vielle avec douceur et mélancolie. ensuite elle prit la parole et dit :

Selon les voeux d'Eros. Son avoir estimé à 8000 écus ont été répartis comme suit: la moitié est donné au village de Carcassonne et l'autre moitié est confié à son filleul en vue de s'assurer que ces écus servent la cause et le développement de la communauté cathare.
Adieu Eros, notre bonhomme aimé.

KlanAcier a écrit:: Klan avait appris la nouvelle par le bouche a oreille. La mort d'Eros, sonna et résonna en son esprit, lui rappelant que le temps filait et que chacun vieillissait.
Klan pris donc son cheval pour se rendre à Carcassonne et assister aux funérailles de celui avec qui il avait tant traité.
Silencieusement, et bien qu’il ne partageait pas les croyances du défunt, Klan prit par au cortège dans un moment de recueillement.

Rekkared a écrit:: Rekkared, qui était de séjour à Carcassonne, assista, lui-aussi en silence, aux obsèques d'Eros, parti trop tôt.

Nane94140 a écrit:: Elle voulait absolument rendre un dernier hommage à Eros aussi, elle selle Galopain qui l'a accompagné dans son voyage et arrive à bride abattue à Carcassonne.
Elle laisse le cheval se reposer après son long galop depuis Narbonne et vient rejoindre le cortège.
Adieu l'ami que ta sagesse et ta bonté éclairent longtemps le Languedoc

Dratus a écrit:: C'est une ombre qui marche en queue de cotège. Le regard vide Dratus écoute l'hommage de Gurgald. Arrive son tour de rendre hommage à Eros...
Très cher ami...
Puisses tu prendre enfin le repos que tu mérites et être récompensé de cette vie de renoncement que tu as faite tienne.
Je garderai ton exemple comme ligne directrice dans mon chemin quotidien.
Elle se retourne et machinalement va se mettre près de Gurgald, lui attrape la main et la serre autant que ses forces lui permettent...

Ysambre a écrit:: Un lourd roussin titillait de ses pattes costaudes une route du Languedoc, habituellement plus fréquentée. Le capuchon baissé, son cavalier l’encouragea à continuer la progression que l’animal ne semblait plus vouloir mener bien longtemps.
Allons vieille rosse, tu ne vas pas le lâcher maintenant!
Isambre pestait sous le tissu qui protégeait sa tête d’un froid encore bien piquant et de la poussière volatile des chemins de Carcassonne. Cette route elle se souvenait l’avoir prise il y avait bien longtemps. Elle dévisagea les hautes murailles de la ville qui avait été la joie des ses plus jeunes années. Arrivant de Niort, elle était entrée par une autre porte, fringante et amoureuse…
Elle grimaça et rejeta ses tristes pensées d’un geste de capuche, se débarrassant du carcan qui emprisonnait sa chevelure.
Aujourd’hui elle n’irait pas dans la ville même. Où plus tard, peut-être…
Ysambre approchait de ce lieu désolé qu’on lui avait décrit. Elle n’avait jamais pu comprendre Eros et son amour du dépouillement, de la sévérité.
Ce jour n’était pas assez triste sans doute, il fallait que l’office prenne place dans cette église qui exhalait la désolation.
Isambre hocha la tête.
C’est bien une idée d’Eros ça…
Elle descendit de cheval et attacha sa longe aux arbres qui bordaient les alentours de la ruine. Approchant doucement, elle sentit les rayons amicaux d’un soleil languedocien toujours aussi chaud. Elle embrassa progressivement des yeux l’assemblée réunie pour la funeste occasion. Elle reconnut de loin trois personnes, dont elle n’avait pas eu de nouvelle depuis des lustres. Dratus… Nane… et Gurgald qui parle…
Elle eut une hésitation, sa gorge se serrait un peu plus à chaque pas. Elle entendit de loin les derniers mots d’Eros, qui la touchèrent sincèrement. Un tendre sourire se dessina sur le visage d’Ysambre.
Le transport du corps d’Eros vers sa sépulture se déroula rapidement.
Quelle maison champêtre as-tu choisi pour tes vieux jours… Toujours aussi bucolique…
Ysambre se joignit au groupe mais n’osa se manifester trop clairement à ses anciens amis.
Il y a un temps pour tout…
Gurgald semblait mortifié. Ysambre préférait continuer de se focaliser sur la peine des autres pour ne pas penser à la sienne.
Elle manipulait machinalement depuis un moment l’anneau accroché à son cou, qu’elle avait porté à la main gauche il y avait de ça … elle ne s’en souvenait plus. Le temps passait si vite.
Il y aura trop de paix là où tu vas, tu t’y ennuieras. La sainteté endort. Ce n’est pas faute de l’avoir dit. Mais tu ne m‘écoutes jamais n‘est-ce pas…
Des larmes perlèrent sur la naissance de ses cils.

Tybos a écrit:

Tybos se trouvait bien évidemment dans le cortège. Il représentait sa propre personne qui avait grandi au milieu des illustres hommes de Carcassonne dont Eros faisait partie, mais aussi la mairie de Carcassonne.
La mairie se devait de rendre hommage à cet homme qui, durant toute son existence, avait œuvré pour le bien des autres et qui avait légué une partie de ses biens à la ville.
Avant de mettre sa dépouille en terre, Tybos, en essayant autant que faire se peut de retenir sa peine, s'avança et déclama

Au nom de la mairie de Carcassonne, je souhaite rendre un dernier hommage à Eros, dit le Héros, qui laissera une trace impérissable dans notre cité. Nous ne pouvons que déplorer la perte d'une personne telle que lui.
Mes amis, joignez vous à ses proches et priez le dieu qu'il vous plaira pour que l'âme d'Eros repose en paix.

nane94140 a écrit:

La mouette de Nolanna était venue se poser sur l'épaule de Nane lui rappelant la tache dont elle avait accepté de se charger pour son amie.
Nane prend la parole souhaitant respecter sa promesse.
J'ai reçu ce matin a l'auberge une missive de Nol qui ne peut être présente.
Elle m'a chargé de vous lire sa lettre

Citation :: J'ai appris hier l'accident qui a frappé Eros je ne serais etre présente a ses obsèques bien que j'aurais aimer y etre pour un derniere hommage. Si tu pouvais dire un mot en mon nom
Je me rappelle les beuveries de fin de réunion municipal , ma nomination au rend de citoyenne d'honneur et tellement de chose venant de lui , mais surtout qu'il était un bon homme quand il n'y en aura plus.... Son souvenir me guidera encore longtemps bien que n'ayant pas encore choisie de conviction religieuse ..Il me manquera
Dit lui simplement merci et bonne route ou que l'entraine son dernier voyage

Nane sa promesse tenue se recule au milieu du groupe s'approchant d'Isa. Elle glisse sa main dans celle de son ami et la serre discrètement en marque de soutien et de bienvenue mêlée.

Dratus a écrit:: Dratus sort de sa prière un instant pour regarder autour d'elle. Elle reconnait cette silhouette au premier coup d'oeil.
Une vague de souvenirs heureux lui revient en mémoire, ses joues reprennent un instant un peu de couleur.
Elle lâche alors la main de Gurgald et se dirige vers elle.
Sans même réfléchir, elle s'approche et prend Isa dans ses bras.
Après avoir laissé coulé quelques larmes confuses de peine et de joie mélangées, elle lui glisse à l'oreille.
Qu'il est douloureux de te retrouver dans ces circonstances chère Isa

JanDeBohem a écrit:: Ses convictions l’avaient tenue à l’écart de la cérémonie aussi attendait-elle près du lieu de sépulture occupée à observer, accroupie, une sauterelle pondre dans un trou de la terre.
Un bruit sec et creux de pierres calcaires qui basculent annonça le cortège funèbre et elle se redressa si rapidement qu’un léger vertige lui obscurcit la vue puis le paysage devint net, la procession approchait digne et silencieuse

Elle regrettait d’avoir si peu connu le « bonhomme » mais partager un instant les mêmes espoirs rapproche les âmes que leur croyance soit en Dieu ou en l’humain alors elle murmura son étrange prière

« Cette âme ne la laissez pas s’envoler loin de la terre et battre des ailes contre les murailles de l’éternité. Hélas il y a toujours eut tant de vertu égarée en vol »

Skip a écrit:

Un grand oiseau, tenant dans sa patte un petit rouleau de parchemin, vint se poser sur le tombeau du Cathare. Un petit cri appela Gurgald pour qu'il prenne le message et avoir ainsi son congé. En effet, Aldébaran le Faucon avait repéré quelque gibiers bien intéressant et savoureux qu'il s'empresserait de chasser et de dévorer dès sa tâche terminé. Sur le parchemin on pouvait y lire ceci:

Deny du lavoir de Murat a écrit:: Au Parfait Eros,

Tu viens de quitter cette vie et je sais également que tu le fais dans le respect de tout ce que tu as, ta vie durant, défendu.

Même si nous ne nous sommes que peu côtoyé de ton vivant, ta personne et tout ce qu’elle représente me manqueront, et manquent d’ailleurs déjà très certainement à d’autres que moi. Je suis néanmoins persuadé que ton école ne disparaît pas avec toi et que d’autres, Cathares du moment ou en devenir, sauront nous montrer le chemin que tu as commencé à tracer.
Oui Eros, tu le sais, la route est longue, encore, pour ceux qui n’ont pas, comme toi, la chance d’avoir rejoint ce à quoi tu aspirais le plus et qui devront également répandre le bien autour d’eux avant que de ne pouvoir te suivre éternellement.

Saches également que j’aurais aimé être de ceux qui t’accompagnent vers ta dernière demeure terrestre, mais, peut-être grâce à Christos, ne le puis-je.

Que ton repos soit éternel et que ton souvenir permette aux pauvres hommes que nous sommes de toujours progresser dans le respect de tout un chacun et des admirables choses de cette Terres.

Adieu Eros !
Adieu l’Ami !

Fact en les geôles de l'Ost au Puèi, le 18ième jour de l'an 1456
Deny dict du lavoir de Murat, Capitaine de l'Ordre Royal des Chevaliers Licorne, Commodore d'Oc ?

Sitôt le message transmit, le majestueux volatile prit la route des cieux en lâchant un grand cri, comme pour avertir les petits animaux que le prédateur est maintenant en chasse.

Ysambre a écrit:: Chacun venait rendre hommage à Eros et ces témoignages d’amitié n’en étaient que plus déchirants. Isambre n’écoutait plus vraiment de toute façon. Les yeux fixés dans le vague, elle frémit pourtant lorsqu’une main amicale vint la réveiller de sa torpeur. Un pâle sourire s’afficha sur son visage et elle salua Nane en recouvrant de sa deuxième main celle déjà serrée par la jeune femme.
C’est alors qu’elle vit arriver Dratus qui semblait avoir retrouvé un fantôme d’un passé plus si lointain. Ysambre mit quelques instants comprendre qu’il s’agissait d’elle et accueillit dans ses bras une amie depuis trop longtemps éloignée.
À la triste constatation de Dratus, Isambre répondit gravement, en chuchotant:
-Il faut parfois des tragédies pour que des êtres perdus se retrouvent. Je crois qu’Eros aurait aimé être l’objet de nos retrouvailles…

Erosleheros a écrit:: Puisque nul ne peut atteindre le soleil accompagné de son corps, d’aucuns que nous appelons « vivants » ne peut avoir de nouvelles d’Eros. C’est pourquoi la mort sème le doute dans le cœur des hommes et des femmes du royaumes.

Eros a-t-il vu Isambre reconnaître son dépouillement et sa sévérité ? L’a-t-il entendu quand elle a dit « tu t’ennuyeras là où tu vas » ? A-t-il pleuré lui aussi ?

Eros a-t-il entendu la lecture de la lettre de Deny du lavoir de Murat ?

Eros sait il que que ses obsèques ont réunis ceux sont qui lui sont chers à son cœur ?

Eros sait il que des habitants du village, qu’il connaissait peu, serait là pour l’accompagner dans sa dernière demeure ?

Eros sait il que le village de Carcassonne lui rend hommage par la voix de son maire ?

Probablement oui, et je vous invite à vous réjouir ; même si moi aussi je me retrouve narrateur orphelin.

Merci