Une visite improbable

Alazaïs gardait la Maison de Prière et les vrais croyants pendant l'absence d'Erosleheros... Elle courrait en tous sens, entre les demandes de baptêmes et les visites impromptues. *Je n'imaginais pas qu'Eros vivait ainsi!*
Enfin, elle avait trouvé une petite heure pour elle et s'était rendu aux estuves. A peine, commençait-elle à se délasser, qu'un croyant vint la chercher:
- Bonne Femme Alazaïs! Y a une visite pour vous à la Maison de Prière! Son éminence Lorgol!
Le temps de remettre sa houppelande et de revenir à la Maison de Prière, le convoi repartait... Elle se campa au milieu de la voie, face aux véhicule, en faisant de grands gestes pour arrêter le convoi...

Un chanoine vint trouver Lorgol dans sa litière, et lui signala qu'une femme faisait obstacle au convoi. Le cardinal décida d'aller s'enquérir lui-même de la situation...

Il s'avança vers Alazaïs.

Et bien ma chère, qu'y a t-il?

Vous désireriez voir un représentant Cathare? Je me présente: Alazaïs Montbazon-Navailles, Dame d'Ambricourt et Bonne Femme! Je gère la Maison de Prière en l'absence d'Eros. Que puis-je pour vous? dit-elle en l'invitant à entrer dans la batisse.

Lorgol répondit...

En effet, je souhaite éclaircir quelques points avec le clergé cathare, et surtout je souhaite savoir quelle est la position des cathares quant à leur propre statut en Languedoc, en vue de nouvelles négociations autour du concordat.

Est-il possible que je sois reçu officiellement?

Si vous acceptez que je sois votre interloccuteur, du moins en l'absence du Bon Homme Eros...

Alazaïs le précéda jusqu'à la Maison de Prière, puis se mit en retrait afin de le laisser entrer. Elle lui indiqua une alcôve tranquille. Elle s'éclipsa un instant pour aller chercher un tonnelet de vin, une gourde de lait et 2 gobelets...

Désirez-vous un rafraichissement?

[HRP: Désireriez-vous une conversation "privée"? N'ayant pas les droits d'admin, je ne peux que vous proposez ici ou MSN]

Eros, à peine rentré de retraite, rejoignait Alazaïs pour accueillir son éminence Lorgol.

D’abord, et se débarrassant des son empressement, il salua affectueusement et respectueusement Alazaïs. Puis, il la remercia pour la maintenance de la maison et s’excusa enfin pour une histoire de clefs oublié au fond de sa poche.

Ensuite, il s’adressa à l’archevêque Lorgol :

Monseigneur, votre visite nous honore car notre respect pour votre culte est réel. J’aurais aimé vous recevoir plus tôt et je ne parle pas de ce petit retard du à ma retraite prolongée. J’aurais donc aimé vous voir plus tôt, je veux dire avant que l’on me fasse un procès, pour discuter de la cohabitation nécessaire de nos cultes et donc du concordat.
Ceci dit, mieux vaut tard que jamais, et c’est donc avec plaisir, Monseigneur, que je vais rapidement préparer un lieu discret pour honorer votre visite et ce qui la motive.
Sachez seulement que les évènements passés m’ont amené à la prudence lorsque l’Eglise Aristolécienne se propose de tendre une main, ou même une oreille, vers un culte comme le notre. N’espérez pas jouer de ruse pour nous convertir et pensez à nous considérer à l’égale de vos fidèles en vous adressant à nous lors de pourparlers ou autres négociations.
J’espère maintenant ne pas vous avoir froissé par ma franchise et je vous propose de boire un cidre de pomme en attendant quelques minutes que je prépare un lieu propice à notre discussion. »