[Archives] Convenza de Théophraste du Ruisseau

Nombre de messages : 221 Date d'inscription : 10/01/2007

Erosleheros a écrit:: Ouf, il avait fallu deux jours à Eros pour arriver à cheval, cela n’avait pas été une mince affaire de quitter son bureau de maire et de laisser à chacun les recommandations nécessaires pour la gestion du village. Mais qu’importe, il s’agissait des funérailles de Théophraste du Ruisseau, homme de vertu et de bonté qui réjouissait le cœur de ceux qu’il rencontrait. Homme de lettre, poète et artiste qui révélait la beauté du monde et la nature de Dieu en transcendant la réalité par métaphore interposées. Et surtout Théophraste était cathare, de ceux qui choisissent leur foi en conscience. Aussi, il fallait que Théophraste reçoive le Convenenza, ou oraison funèbre cathare, pour que l’âme de ce dernier soit libérée de ce monde mauvais et rejoigne dieu sans détour. Lorsque Eros arriva, arasé par le voyage, aux portes de l’église de Bézier, il y futaccueilli par Kad. Eros lui dit ces quelques mots

« Messire le bon diacre Kad, soyez béni de dieu vous qui m’accueillez ici en frère et qui me permettez de donner consolation à l’âme du défunt Théophraste suivant le rituel cathare. Vous êtes de ceux qui donnez fierté et Noblesse à l’Aristotélisme. Au nom de la fraternité de nos deux communautés, Aristotéliciens et Cathares, je vous en remercie »

Ensuite Eros découvrit sa capuche et s’approcha du défunt théophraste. Il reconnut Wiatt qu’il serra dans ses bras sans dire de mots inutiles. Il savait son chagrin.
Après avoir déposé son mantel il revêtit une robe noire et simple. Il se lava les mains depuis l’eau d’une outre qu’il portait à la ceinture. De sa besace il sortit un petit pot d’onguent avec lequel il se graissa légèrement les mains. Il dit :

« Mon frère, par la vie juste et digne que tu as mené. Je t’enlève le pêché. Pour n’avoir point menti, point tuer ni combattu, pour n’avoir point volé je t’enlève le pêché. Parce que le puissant t’a trouvé digne de te recevoir je t’enlève le pêché. PArceque tu as cru et que tu as fait le bien, je t’enlève le pêché. Ainsi ton âme consolé peut rejoindre Dieu car le mal n’y a plus droit »

Alors Eros appliqua ses mains longuement sur le front du défunt. Ensuite il marqua une pause et un profond recueillement.
Alors il prit dans sa besace un livre avec des traductions dites « Apocryphes » et attribuées au disciple Samoth (compagnon de Christos) par les cathares. Il lit a voix haute :

« L’homme de bien hait le mal, c’est pourquoi il est comme un arbre sans racines dans ce monde. Ainsi le juste rejoint Dieu à l’heure de sa mort ».
Puis il cita encore :
« L’homme de bien est celui qui vit pleinement et qui n’a pas peur de son devenir car ce que la chenille appèle fin du monde, le maître l’appelle papillon. Aux âmes consolées, aux arbres sans racines est dédié le verger de Dieu. »
Il feuilleta encore un peu le livre et s’arrêta sur une page signé pour conclure.
« L’homme de bien est destiné à la paix de Dieu »

Eros ferma le livre et dit, en levant les mains :
« Reçois, Théophratse du ruisseau, Ange de Dieu, le Convenenza de mes pieuses et fragiles mains d’homme. Que ton âme, préservée du mal, soit menée à bonne fin.
Ce sacrement que j'ai donné, mon caillou en est témoin! va en paix mon ami. »

Alors Eros sans dire d’autres mots s’en retourna sur sa monture. Il dit au diacre.
« Ne m’en veuillez pas de ne point rester d’avantage. Sachez encore combien j’ai été touché par votre accueil. Il est fort possible que je parcoure le Languedoc cet été. Je ne manquerais pas de venir vous voir lorsque je serais de passage à Bézier. A bientôt mon ami »

Nombre de messages : 221 Date d'inscription : 10/01/2007

gabbi a écrit:: Gabbi restait assise près de Wiatt et Sylo, silencieuse, les larme aux bords des yeux. Ne pas pleurer... ne pas pleurer... Elle se répétait sans cesse cette phrase, bien que cela ne servait pas à grand chose...

Les cercueils avaient été amenés à l'église, une cérémonie pour trois personnes, le corps de l'aubergiste Mauhlx étant également en ces lieux.

Gabbi voit Sylo qui essaye de réconforter Wiatt, lui parlant de choses et d'autres, de son chat, de Paris... Elle sourit tristement, ne sachant même pas quels mots prononcer pour atténuer un peu la douleur... Alors elle reste là, près de son amie, lui promettant son soutien...

La corbeille passe, Gabbi donne le peu d'argent qu'elle possède sur elle, se maudissant de ne pas avoir eu l'idée d'en prendre plus.

Kad poursuit l'office. D'une voix grave il entame les prières. Gabbi répond, reprenant les paroles:

Seigneur ne détourne pas ton regard de nos amis....
Amen...

Une multitude de bougies furent allumées une par une, propageant une lumière grandissante au fur et à mesure des mèches allumées. Puis un grondement sourd se fait entendre, la porte s'ouvre. Gabbi se retourne, et voit un homme qu'elle ne connait pas entrer dans l'église. Elle repose son regard sur Kad. Celui-ci semble rassuré, comme si un poids venait de se défaire de ses épaules.

L'homme parle. Gabbi comprend. Theo était cathare, et cet homme va lui rendre une cérémonie de se croyance. Elle écoute les paroles, attentive au moindre mot. C'est si vrai... Une larme coule sur sa joue. Elle se rappelle Theo trouvé devant la maison de Jack, durant la guerre. Ils y avaient cru... Ils pensaient le retrouver vivant... Pourquoi... Pourquoi redonner pour reprendre ensuite? Le destin est cruel.
Elle sent à nouveau ses yeux se remplir de larmes... Elle les ferme... Ne pas pleurer... ne pas pleurer...

Nombre de messages : 221 Date d'inscription : 10/01/2007

Alazaïs a écrit:: Quelquepart sur les routes entre l'Artois et le Languedoc, Alazaïs reçu un pigeon de son ami Erosleheros, lui annonçant un déces supplémentaire: après la croyante cathare Morticia d'Artois et son grand ami Arganossius, c'était au tour du très pieux Théophrase du Ruisseau...

Lors de son précédent voyage au Languedoc, Alazaïs, qui n'était alors qu'une simple croyante cathare, avait frappé chez lui pour demander asile... Malheureusement souffrant, elle n'avait pû le voir... mais elle se souvennait très bien de l'acceuil de sa compagne Dame Wiatt, ainsi que de leur espoir d'une union mixte... l'espoir de toute la communauté cathare...
Elle ne savait point si Dame Wiatt se souviendrait d'elle, néanmoins la bienscéance lui conseillait de lui envoyer un message de condoléances.

Tout en écrivant, elle pensa:
Décidément, les Royaumes Renaissants vivent de sombres heures...

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Kad a écrit:: Le diacre biterrois éprouva bien grand mal pour contenir son émotion lorsque son homologue Cathare prit la parole. Eros entama le Convenenza. Kad observa l'oraison en silence. Une fois celle ci achevée, il répondit alors au diacre Cathare :

Vous serez toujours le bienvenu en ce lieu. Je ne sais comment vous remercier de votre présence. Sachez que votre office représentait beaucoup pour moi, et que le religieux comme l'homme sauront s'en rappeler. Théo doit être aux anges de se savoir partir ci haut dans le respect de son dogme.

Allez en Paix !